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Σαρράντα χρόνια αγώνων των διαζευγμένων μπαμπάδων: Γαλλία Liberation

Quarante ans de lutte des pères divorcés. 18 février 2013 Par YOHAN VAMUR.  Libération
Des membres de l'association SOS Papa rassemblés, le 6 mars 2004 à Paris, pour protester en prélude à la journée des Femmes du 8 mars. (Photo Jean Ayissi. AFP)
Retour sur Depuis 1969, une mosaïque d'associations ont été créées en France pour une meilleure reconnaissance des droits des pères sur leurs enfants après une séparation.
Même si plusieurs associations dénoncent ses méthodes, les revendications paternelles d’un homme retranché sur une grue d’un ancien chantier naval nantais peuvent représenter un moment important dans la lutte pour les droits des pères divorcés en France.
1969, année de la révolution paternelle. Cette année-là, la Didhem (Défense des intérêts des divorcés hommes et de leurs enfants mineurs) est créée. C’est la première association du genre. Elle a depuis disparu, mais dans son sillage, plusieurs mouvements se sont formés au cours des années 70.
«A l'époque, le nombre de divorces a fortement augmenté. On est plusieurs à s'être rendu compte que les pères étaient complètement marginalisés dans la prise en charge des enfants au moment des divorces», explique Stéphane Ditchev, secrétaire général de l’association Enfant et son père, créée en 1974. Reconnaissance de l’autorité conjointe des parents lors des séparations, mise en place par défaut de la résidence alternée pour les enfants, annulation des pensions alimentaires dues à la mère... Les principales revendications reposent alors, selon lui, sur «la lutte contre des stéréotypes». Selon Gérard Révérend, président de l'association Les papas = les mamans, «pour la justice, les femmes étaient là pour s’occuper des enfants, et les hommes étaient vus comme des pourvoyeurs de revenus».
«Ces pauvres femmes qui ne peuvent pas travailler»
A l'époque, les associations défendant le droit des pères divorcés s’appellent volontiers «Condition masculine, sortie enfance» ou «Mouvement pour la condition paternelle». Il s’agit alors de retourner la rhétorique féministe. Ils dénoncent pêle-mêle un système judiciaire injuste et des mères toutes-puissantes auxquelles tout serait accordé. Mais ce temps-là est révolu. «On ne peut plus parler de sexisme aujourd’hui. On est sorti de l'époque où on disait dans les tribunaux qu’il fallait confier les enfants à ces pauvres femmes qui ne peuvent pas travailler», analyse François Bussière, président de SOS Divorce (anciennement Condition masculine, sortie enfance). Il a lui-même décidé de changer le nom de l’association l’année dernière, considérant qu’il reposait sur un lexique dépassé.
Les différents mouvements défendent un objectif commun, mais leur organisation et leurs méthodes d’action ne sont pas nécessairement les mêmes. Des associations, comme Enfant et son père ou Les papas = les mamans, sont ouvertes aux hommes comme aux femmes. Leur volonté est, selon Stéphane Ditchev, «qu’aucun parent ne soit lésé lors d’un divorce. Le problème est simplement que dans 9 cas sur 10, il s’agit du père».
Une association comme SVP Papa est plus radicale. Elle a été créée en 2011 afin de pallier l’absence d'associations dans le Nord. Son président, Yann Vasseur, affirme «qu’il est impossible de faire confiance à une justice fortement misogyne qui confine la femme dans un rôle de mère chargée de s’occuper des enfants». Il assure tenir un discours très direct aux pères qui viennent le voir : «On leur dit qu’ils peuvent venir récupérer l’enfant à la crèche ou à l'école sans prévenir la mère. Tant qu’il n’y a pas eu de jugement définitif, le père peut tout se permettre, au même titre que la mère.»
L’association SOS Divorce mène, pour sa part, principalement un travail de terrain auprès des pères. «Jusqu'à la fin des années 2000, on a entretenu des liens avec plusieurs personnalités politiques pour réformer le système. Aujourd’hui, on aide surtout des pères qui viennent nous voir dans un état de grande détresse », explique François Bussière.
Pour «une refonte complète du modèle familial»
Pour la plupart des associations, des progrès ont eu lieu depuis les années 70. Mais elles dénoncent des injustices qui ont, selon elles, la vie dure. «Les pères ne demandent quasiment jamais que les enfants vivent principalement chez eux. Mais lorsqu’ils demandent la garde alternée, on accorde quand même la garde principale à la mère», explique Gérard Révérend.
Aujourd’hui, le principal combat des associations est donc la reconnaissance réelle de la garde alternée de l’enfant, encadrée par une loi datant de 2002. Toutes brandissent la Convention internationale des droits de l’enfant de 1989, dans laquelle est inscrite l’intérêt de l’enfant à conserver un lien avec ses deux parents. Pour mener leur lutte, l’action des associations est multiple. Elles interpellent les pouvoirs publics, les professionnels des affaires familiales ou les services de l’enfance, et organisent des débats sur l’organisation de la famille et les besoins de l’enfant. Des groupes de travail pour l’élaboration de projets de loi sont également mis en place.
Pour Yann Vasseur, de l’association SVP Papa : «Nous demandons maintenant une commission d'étude pour réellement sortir de ce modèle dépassé. Ce qu’il faut aujourd’hui, c’est une refonte complète du modèle familial. Nous ne pouvons pas nous contenter de petites réformettes.»

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